Tout juste arrivés au sein de l’école, les nouveaux étudiants ont été plongés dans une ambiance pour le moins, collaborative. Bien sûr, ce format de rentrée est loin d’avoir été choisi au hasard. Il se justifie même parfaitement !

Après avoir consacré une matinée à transmettre un ensemble d’informations pratiques (outils, process, dispositifs…), l’équipe encadrante souhaitait offrir une dimension plus participative à la deuxième partie de la journée. En somme, les rôles se sont inversés… au point d’assister à la montée sur scène de nos apprenants !

Le choix d’une conférence pour informer, sensibiliser, interpeller... avec pédagogie !

Développement durable, climat, RSE : pourquoi et comment agir ?

Ils ont tous appris le matin même qu’ils participeraient à un atelier un peu particulier après la pause déjeuner. Direction le BiO’Pôle de Léa Nature pour prendre place dans un amphithéâtre puis découvrir celle qui pilotera ce temps fort. Elle s'appelle Tiphaine VIDAL et a fait du développement durable son sujet de prédilection.

L'adéquation de son profil ne faisait donc aucun doute ; qui d’autre que cette passionnée pour aborder cette thématique de taille ? Pour elle, ce qui ne faisait aucun doute était le sens de son intervention auprès d'apprenants en Bachelor et Mastère. Ils sont pour la plupart en alternance au sein d’entreprises néo-aquitaines et ont ainsi un rôle clé à jouer sur les sujets d’ordre sociétal.

À plusieurs reprises, Tiphaine a rappelé qu'elle ne voulait en aucun cas blâmer ou même pointer du doigt des comportements. Sa volonté était uniquement de faire un état des lieux, poser le cadre et contextualiser avec clairvoyance. "Interpeller avec pédagogie", il était nécessaire d'insister sur le but recherché !

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours ?

Je suis diplômée d'un master franco-allemand en Sciences Politiques depuis 2012. Dès mes études, j'ai choisi de me spécialiser en développement durable, bien qu'à l'époque ce ne soit pas aussi simple qu'aujourd'hui. J'ai donc commencé à travailler sur ces enjeux au sein d'une ONG environnementale au Parlement européen, d'une fondation en Allemagne, puis de SupAgro à Montpellier. Par la suite, j'ai rejoint un cabinet de conseil spécialisé en stratégie développement durable, qui m'a permis de développer des projets au sein de diverses structures (HEINEKEN, l'UGPBAN, conseils régionaux, etc.). J'ai également travaillé au sein d'une association dédiée au handicap visuel, sur les sujets de mécénat et partenariats d'entreprises.

Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?

Je suis aujourd'hui consultante et formatrice en RSE et Développement Durable, depuis 7 ans à mon compte avec mon cabinet Lost in Transition. J'interviens au sein de TPE et PME pour les aider à structurer et animer leurs engagements mais aussi au sein de plus grandes entreprises (par exemple sur des projets d'e-learning sur ces sujets). J'ai choisi de me spécialiser dans les démarches d'intelligence collective et démarches collaboratives, qui sont pour moi essentielles pour réussir sa démarche RSE. En parallèle, j'ai co-fondé la startup La Classe Verte avec mon associée Marie-Lou Deschamps. Nous développons des solutions digitales pour aider toutes les entreprises à avoir un impact positif.

Pourquoi avoir choisi de vous spécialiser dans la RSE ?

Les enjeux sociaux et environnementaux de nos sociétés sont majeurs. Les dirigeants et les salariés sont souvent plein de bonne volonté, ont l'envie de faire bouger les choses mais ne savent pas réellement comment s'y prendre au quotidien. Je vois la RSE comme un outil pour permettre aux engagements de prendre vie. Chaque démarche RSE en entreprise est unique, c'est ce que j'apprécie particulièrement !

Selon vous, quelle est l’importance d’aborder ce sujet auprès de jeunes actifs ?

Les jeunes actifs sont les entrepreneurs, les dirigeants et les salariés de demain. Les modèles économiques des entreprises sont en pleine mutation et il est urgent de placer les enjeux sociaux et environnementaux au cœur des réflexions et des prises de décision. Former et sensibiliser les jeunes actifs dès leurs études, c'est leur donner les arguments, les idées et les outils pour déployer ces démarches dans le monde professionnel. Et puis, les jeunes sont souvent bien plus conscients de l'urgence à agir que les anciennes générations, alors cela redonne de l'espoir !

Quel est votre ressenti après cette intervention ?

Je suis bluffée par leur enthousiasme, leurs nombreuses idées lors de l'atelier et leur créativité dans les jeux de rôles. Bravo à eux !

Pour aller plus loin : quel va être votre projet avec l’ISME ?

Je vais animer cette année deux nouveaux cours auprès des étudiants en Mastère Manager d'Entreprise et du Développement Commercial : RSE et Développement Durable. L'idée sera surtout de leur transmettre les fondamentaux de ces sujets, mais également de les amener à se projeter dans leur entreprise et leur projet professionnel. Comment, concrètement, faire vivre une démarche RSE ? Par quoi commencer ? Comment convaincre et embarquer les équipes ? J'ai très hâte de commencer ! Merci à l'ISME d'avoir intégré ces deux nouveaux cours dans le parcours des étudiants.

Après la présentation, place à la co-construction !

Il n’y a pas de plaisir quand il n’y a pas de débat… Alors, pour les amener à pousser leur réflexion, interagir et confronter leurs idées, Tiphaine a choisi de faire participer son auditoire. Une manière toute trouvée pour favoriser la co-construction. Objectif atteint ? Pour ainsi dire !

La consigne de l'atelier était explicitement définie : être à l'initiative d'un grand festival musical rochelais et y apporter une dimension vertueuse. Ou pas... Certains se plaçaient dans la peau d'experts en développement durable (apporteurs d'éléments factuels, de données avérées) ; d'autres dans celle de stratèges (capables de considérer les atouts du modèle, de mesurer le retour sur investissement) et les derniers dans celle des réfractaires (aveuglés par l'appât du gain, quelles que soient les conséquences). De quoi largement diviser et amuser le public !

Une chose est sûre, ces nouveaux apprenants sont loin d'être effrayés par la prise de parole en public. Pour preuve, ils n'ont pas hésité à s'emparer du micro pour exposer leur point de vue (ou plutôt, celui qu'ils devaient défendre). Cette conférence aux allures d'exercice de communication orale aura eu l'autre avantage de permettre à toutes les promotions d'un même niveau de se regrouper. Comme une mise en bouche avant de s'affronter le lendemain lors des journées d'intégration... À l'ISME, la coopération prime, quelle que soit sa forme !

Par Louise Garro
Chargée de communication