Parler en public, un exercice loin d’être évident... surtout quand il est question d’aborder des sujets libres qui ont trait à une histoire personnelle, une expérience de vie, un ressenti, une opinion, une projection. Pour ainsi dire, autant d’aspects sur lesquels il n’est pas toujours simple de se révéler ! Difficile de dire le contraire. Une fois les légères réticences écartées, les étudiants en Bachelor Chargé de Développement Marketing et Commerce se sont lancés. Avec brio, aux dires de leurs deux formateurs encadrants.
Ordinateurs et téléphones de côté pour deux jours ; les idées ne devaient jaillir que de la pensée de chacun. Un travail de l’esprit (et pour l’esprit) en somme !
Retour sur un 10 et 11 juin... éloquents !
« Exprimez-vous ! », le thème du projet dévoilé ce lundi matin était plutôt explicite. D’abord à l’écrit puis à l’oral, la volonté était d’amener tous les apprenants à construire des argumentaires tout en laissant libre cours à leur créativité.
Naturellement, le lien entre la formation et ce cours – quelque peu inhabituel – a été parfaitement identifié. Nul projet ne peut naître sans avoir ciblé les objectifs pédagogiques au préalable. Camille et Ludovic, à l’origine de ce qu’ils ont nommé « Concours d’éloquence » en ont précisément listé cinq. Il s’agissait de :
Favoriser la communication interpersonnelle
Valoriser la créativité des apprenants
Développer des qualités rédactionnelles
Affirmer son pouvoir de conviction
Travailler son éloquence
– JOUR 1 –
Stylo en main, feuille sur table ; le travail s’est d’abord fait de manière individuelle. Ils craignaient manquer d’inspiration, et pourtant ! Au bout de 30 minutes, les mots venaient progressivement, pas à pas mais venaient. Jusqu’au moment de les restituer, face à leurs camarades et les présenter pendant presque 2 minutes avec le cœur. La relation animale, la parentalité, le milieu carcéral, le métier de formateur, la plage, les inégalités, les stéréotypes... les choix étaient variés mais surtout le fruit d’une pleine liberté d’expression.
– JOUR 2 –
Place pour cette seconde étape à la co-construction. Les duos se sont rapidement constitués et les consignes ont été rapidement intégrées. Il était question pour cette fois de travailler sur des sujets imposés, à caractère sociétal pour la plupart, et se confronter à l’opinion des autres. Le « pour » versus le « contre » ; de quoi assurer des débats animés ! Toute la complexité résidait évidemment dans le travail de préparation... pas facile de contredire des arguments que nous considérons comme justes, équitables et sensés. Et quelles thématiques plus inspirantes que les inégalités et le racisme pour alimenter tous ces échanges ?!
Les retours formulés par les apprenants à l’issue de ces 14h peu ordinaires parlent d’eux-mêmes... Nous le disions, une fois les réticences chassées, il n'était plus que question de se lancer (certes, plus facile à dire qu'à faire). Portés par deux formateurs reconnus pour leur aisance verbale et leur fibre commerciale, ils étaient, pour ainsi dire, à "bonne école".
Cet exercice a demandé un vrai travail d'écriture auquel je n'ai pas l'habitude d'être confronté... Il fallait réellement se concentrer sur cet aspect pour assurer la prestation orale ! Par ailleurs, la dernière étape des débats m'a paru plus complexe puisqu'elle demandait davantage d'improvisation afin de prendre le contre-pied des arguments avancés.
J'admets avoir été très sceptique au moment de la présentation du projet car j'ai tout de suite pensé à la difficulté de l'exercice. Au final, force est de constater que cela nous a permis de sortir de notre "zone de confort" et d'apprendre à réagir dans des situations inhabituelles.
J’aime beaucoup sortir du contexte scolaire, surtout quand il est question d’aborder des sujets conjoncturels et d'avoir l'opportunité d'exposer son opinion. Sans plaisanter, j'ai même été rassurée de voir que nous pouvions faire fonctionner nos cerveaux sans l'utilisation de nos téléphones et nos ordinateurs ! Je peux même fièrement constater que nous avons tous bien progressé à l'oral depuis le début de l'année.
Je dois reconnaître que le fait de pouvoir traiter de sujets qui ne soient pas commerciaux a été véritablement plaisant. D'autant qu'il s'agissait de thèmes qui permettaient de s’évader, de s’exprimer et de faire preuve de créativité pour conquérir son public. Bien sûr, il faut aussi admettre que la confrontation à un auditoire n'est pas chose facile mais je mesure l'importance de nous y confronter, surtout au regard de nos futurs métiers.
Ce que j'ai aimé pour ma part est le fait de pouvoir travailler avec des camarades de classe avec qui je suis rarement en groupe. La dimension collaborative a donc été très intéressante et le fait d'aborder des sujets "hors du cadre scolaire" a été très enrichissant.
Très grande satisfaction, tant sur la forme de l'exercice que sur la prise de hauteur ! En effet, j'ai pu me prouver qu'il était possible de défendre un sujet en gardant son calme, sans être agressif et en écoutant la personne face à soi. Cela prouve que le projet porté par Camille et Ludovic nous a réellement appris à écouter des personnes qui ne partagent pas la même opinion.
J'ai d'abord eu quelques appréhensions car je pensais que nous n'aborderions que des sujets vus en cours et j'avais du mal à me projeter sur l'exercice oral. Or, j'ai été agréablement surprise car les thématiques étaient variées, actuelles et touchaient un grand public, facilitant la projection et l'inspiration. L'étape des débats face à nos camarades était particulièrement intéressante car, d'un point de vue professionnel, nous y serons confrontés quotidiennement en mélangeant des avis divergents.
Au même titre que mes camarades, j'ai particulièrement apprécié passer deux jours à traiter de sujets auxquels nous sommes confrontés dans notre quotidien mais qui sortent du cadre de la formation.
Je suis sincèrement très contente des deux jours passés. En tant que formatrice, j'ai surtout perçu cet exercice comme un moyen de se reconnecter à nos étudiants sans faire intervenir toute cette dimension virtuelle à laquelle nous sommes sans arrêt toutes et tous confrontés. Il s'agit d'une redécouverte de la classe, d'une capacité à se dévoiler, à appréhender tous les sujets et à prendre de la hauteur sans juger autrui. En bref, ces journées ont été plus intimes, plus personnelles.
Sans nul doute, un très bon exercice d'apprentissage de la prise de parole en public. D'une part, cela a permis de découvrir la classe d'une autre manière et de se confronter à une pluralité d'opinions sur des sujets que nous n'avions pas eu l'occasion d'aborder.
Pour ma part, j'ai réellement aimé l'exercice de la réflexion, de la rédaction et de la restitution orale. Les trois aspects sont particulièrement complémentaires et seront forcément utiles pour l'avenir, dans nos futurs métiers.
Je peux conclure ce dernier module par une grande fierté ressentie car il est le reflet de notre métier de formateur... En effet, nous entamons une année aux côtés de jeunes que nous ne connaissons pas encore, que l'on accompagne sur des actions utiles pour leur avenir et ils ne sont pas les mêmes à l'issue de la formation. L'exemple est ici parfait puisque les prises de parole ont révélé des profils qui nous ont fait constater une réelle et belle évolution. La créativité, les mots, la prestance orale ont été les seules armes de ces deux journées et seront précieuses à l'échelle de chacun. Bravo à tous !
Des différentes suggestions soumises pour clôturer cette année de formation (de manière pédagogique, bien sûr), la pratique de la rhétorique a sorti son épingle du jeu. À juste titre, puisque, pour exprimer une opinion, pour livrer des ressentis ou encore pour convaincre un public, être doté d'une bonne élocution présente évidemment de nombreux enjeux. Nos quelques orateurs et oratrices de ce début de semaine en ont saisi toute l'importance... il ne leur reste plus qu'à reprendre leur plume et laisser couler toute la créativité qui sommeille en eux.
Ecole ISME Nantes2024-06-122024-06-14Vie de l'écoleLouise Garro
Par Louise Garro
Chargée de communication
