Fiche métier : Contrôleur de gestion

25 000 à plus de 65 000 euros par an, immersion dans les chiffres, rôle stratégique auprès de la direction et influence directe sur la performance : le contrôleur de gestion est l’architecte financier de l’entreprise.

Ce métier exige rigueur analytique, sens des priorités et maîtrise parfaite des outils décisionnels. À la croisée de la finance, du management et de la stratégie, il s’impose comme un acteur clé du pilotage économique. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette fonction indispensable.

 

Qu’est-ce qu’un contrôleur de gestion ?

Le contrôleur de gestion est en charge du pilotage économique et opérationnel de l’entreprise pour laquelle il travaille. Ses missions se structurent autour de trois axes majeurs : 

  • l’optimisation financière ; 
  • l’aide à la décision ;
  • la gestion maîtrisée des ressources

Il faut préciser que cet expert en gestion dépend généralement de la direction financière. Il peut aussi être rattaché à la direction générale ou travailler en lien étroit avec plusieurs départements selon la taille de la structure.

Présent dans des PME, des grands groupes ou encore dans le secteur public ou associatif, le contrôleur de gestion collabore au quotidien avec la comptabilité, les ressources humaines, le commerce, la production ou l’informatique. L’une de ses fonctions clés est l’analyse des écarts entre les prévisions et les résultats réels. 

Au moyen de ses nombreuses qualités techniques, il identifie rapidement les décalages, en détermine les causes et propose les ajustements nécessaires pour remettre l’entreprise sur la bonne trajectoire.

Quelles sont les missions d’un contrôleur de gestion ?

Les missions du contrôleur de gestion varient selon le secteur, la taille de l’entreprise et son rattachement hiérarchique. Cependant, certaines tâches structurent son quotidien. Celles-ci consistent notamment à :

  • Préparer et suivre les budgets en collaboration avec les différents services de l’entreprise ; 
  • Concevoir, actualiser et exploiter des tableaux de bord ainsi que des indicateurs de performance pour piloter l’activité ; 
  • Examiner les résultats financiers, repérer les écarts par rapport aux prévisions et proposer des mesures correctives adaptées ; 
  • Fournir des reportings réguliers et détaillés à la direction ; 
  • Participer activement aux clôtures comptables et contribuer aux audits internes ; 
  • Améliorer en continu les processus de gestion et renforcer les dispositifs de contrôle interne ; 
  • Adapter ses missions et ses priorités en fonction du secteur d’activité, de la taille de la structure et de son rattachement hiérarchique direct. 

Pour accomplir ces missions, le contrôleur de gestion dispose de nombreux outils comme : 

  • les ERP (progiciels de gestion intégrée) : centralisent les données et fluidifient la circulation de l’information. 
  • les tableurs avancés : restent incontournables pour le traitement et l’analyse fine des chiffres. 
  • les logiciels de Business Intelligence (BI) : offrent une visualisation dynamique des indicateurs.

Côté méthodes, il mobilise des techniques telles que l’ABC (Activity-Based Costing), le contrôle budgétaire ou encore l’analyse des écarts. Ses indicateurs varient selon les contextes : masse salariale pour les RH, marge pour le commerce, coûts pour la production industrielle, etc.

 

 

Quelles compétences et qualités sont requises ?

Pour réussir dans la fonction de contrôleur de gestion, il est naturellement indispensable de combiner des compétences techniques pointues avec des qualités humaines affirmées, dont :

  • Une excellente maîtrise des outils informatiques, notamment Excel, les logiciels de gestion et les systèmes de business intelligence, 
  • De solides bases en finance, comptabilité analytique et fiscalité pour analyser et interpréter les données financières,
  • Une forte capacité d’analyse, précision et attention aux détails afin de garantir la fiabilité des informations traitées, 
  • Des aptitudes relationnelles développées pour expliquer clairement des données complexes et faire preuve de pédagogie,
  • Des qualités personnelles telles que le sens de l’organisation, l’autonomie, l’esprit critique, la réactivité et le respect absolu de la confidentialité.

Ces compétences doivent se doubler d’une curiosité intellectuelle et d’une faculté d’adaptation. Pour cause, le contrôleur de gestion évolue dans un environnement mouvant et soumis à des contraintes réglementaires.

 

 

Quelle formation pour devenir contrôleur de gestion ?

Le parcours académique classique pour accéder à ce métier commence généralement par un Bac+5 avec un master en gestion, finance, contrôle de gestion ou une école de commerce. À noter que le mastère gestion des entreprises offre une spécialisation recherchée tout comme le mastère audit et contrôle de gestion qui délivre un titre certifié de niveau 7 inscrit au RNCP.

Néanmoins, il existe des alternatives pour intégrer la profession plus rapidement. En effet, dès Bac+2 ou Bac+3, vous pouvez viser un poste d’adjoint grâce à un BTS Comptabilité-Gestion ou un BUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations). Il en est de même pour les titulaires d’une licence professionnelle contrôle de gestion ou d’un BTS GPME (Gestion de la PME)

En outre, la double compétence est particulièrement valorisée. Vous pouvez ainsi associer la gestion et l’informatique ou la gestion et l’expertise sectorielle pour accroître votre attractivité sur le marché du travail. D’un autre côté, les formations en alternance sont très appréciées des recruteurs. À défaut, si vous disposez d’un profil expérimenté, il est possible d’obtenir une reconnaissance officielle de vos compétences grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Parmi les cursus phares, le Master CCA (Comptabilité Contrôle Audit), le master contrôle de gestion et les diplômes d’école de commerce spécialisés constituent des références solides. 

Le DCG (Diplôme de Comptabilité et Gestion), le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion) et les certifications professionnelles de niveau 7 (RNCP) viennent compléter ce panel. Ces derniers offrent des perspectives d’évolution vers des fonctions de direction financière ou d’audit interne.

Quels débouchés et perspectives d’évolution ?

Le contrôle de gestion ouvre de multiples portes, et ce bien au-delà des stéréotypes du bureau cloisonné. Vous trouverez votre place dans des entreprises privées, qu’il s’agisse de PME, d’ETI ou de grands groupes. Le secteur public, les associations et les cabinets de conseil recherchent également ce profil indispensable à la performance. 

Cette diversité d’environnements vous permet d’affiner votre expertise ou, au contraire, de cultiver une polyvalence rare et particulièrement valorisée dans les structures de taille modeste.

Au fil du temps, la spécialisation devient un élément de progression. Dans cette optique, vous pouvez évoluer vers des postes de contrôleur de gestion industriel, commercial, social ou orienté projets. 

Rappelons d’ailleurs que dans les grandes entreprises, chaque périmètre (production, RH, commercial) réclame ses propres spécialistes. En revanche, dans une PME, la polyvalence reste la norme. Vous touchez donc à tous les aspects de la gestion, de la budgétisation à l’analyse des marges.

Plus intéressant, la mobilité verticale s’impose naturellement. Vous pouvez en effet accéder à différentes fonctions après quelques années d’expérience, telles que : 

  • Responsable du contrôle de gestion ; 
  • Directeur administratif et financier (DAF) ; 
  • Contrôleur financier ou business analyst. 

Toutefois, la mobilité horizontale n’est pas en reste. Auditeur interne, consultant en organisation, chef de projet ou analyste financier sont autant de passerelles pour diversifier votre parcours et enrichir vos compétences. 

 

 

Quel est le salaire d’un contrôleur de gestion ?

La rémunération reflète la technicité et la responsabilité du poste. Dès l’embauche, le salaire se situe dans une fourchette attractive avec une progression rapide selon l’expérience, la taille de l’entreprise et la localisation. 

Expérience Salaire annuel brut (Euros) Particularités
Débutant 26 000 – 40 000 PME, secteur public, Paris/Province
3 à 5 ans d’expérience 40 000 – 55 000 Primes, bonus, mobilité sectorielle
Plus de 8 ans > 65 000 Grandes entreprises, responsabilités

 

Il faut noter que les salaires peuvent varier selon la localisation (Paris/Province), la taille de la structure et le secteur d’activité (industrie, services, public). 

Quoi qu’il en soit, les entreprises proposent généralement des avantages annexes pour vous accompagner, dont les tickets restaurant, l’intéressement, la participation, le télétravail, un véhicule de fonction, etc.

Dans quels environnements travaille le contrôleur de gestion ?

Le métier s’exerce dans tous types de structures : TPE, PME, ETI, grands groupes, secteur public, associations ou cabinets de conseil. Chacun de ces environnements façonne la nature des missions. 

En PME, la polyvalence domine et vous jonglez entre élaboration budgétaire, suivi des indicateurs et accompagnement des opérationnels. Dans un grand groupe, la spécialisation est nécessaire et chaque périmètre dispose de ses propres experts.

Cependant, avec les cabinets de conseil, vous pouvez bénéficier d’une alternative stimulante, puisque vous avez la possibilité d’intervenir auprès de clients variés, de développer une vision transversale et d’affiner votre capacité d’adaptation. Séduits par la liberté d’action et la diversité des missions, certains choisissent par contre l’indépendance. 

 

FAQ sur le métier de contrôleur de gestion

Pour répondre à vos éventuelles interrogations, voici un tour d’horizon des préoccupations qui reviennent régulièrement.

Quelle différence entre contrôleur de gestion et comptable ?

Le comptable enregistre les opérations et garantit la conformité des comptes. Quant au contrôleur de gestion, il analyse les données, anticipe les écarts et pilote la performance pour accompagner la prise de décision.

Le métier est-il accessible en reconversion professionnelle ?

Oui, de nombreux professionnels issus de la comptabilité, de l’audit ou du commercial se tournent vers le contrôle de gestion après une formation complémentaire ou une VAE. Les cursus de formation continue et les titres professionnels facilitent cette transition.

Le métier est-il ouvert aux profils internationaux ?

Absolument ! Les groupes internationaux recherchent des profils multilingues, mobiles et à l’aise avec les normes comptables internationales. À ce titre, la maîtrise de l’anglais et des outils digitaux est un atout majeur.

Y a-t-il une part importante de femmes dans la profession ?

La profession se féminise nettement. Les femmes occupent aujourd’hui une part croissante des postes, y compris à des niveaux de responsabilité élevés.

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Solène Bligné

Par Élodie Marceau
Chargée de communication