« La transition numérique : un accélérateur pour l’emploi des personnes en situation de handicap » ; un questionnement ô combien majeur qui a particulièrement été mis à l’honneur du 20 au 26 novembre derniers dans le cadre de la SEEPH 2023.
En effet, dimanche se clôturait la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, un événement porté depuis 27 ans par LADAPT, l’Agefiph et le FIPHFP. Bien sûr, ces trois organismes n’attendent pas le mois de novembre pour se pencher sur ce sujet de taille. Il est l’objet de tous leurs travaux d’études, la motivation de leur engagement et la composante de leur ADN.
Une occasion pour ouvrir le dialogue sur une thématique qui touche tout un chacun.
L’ISME La Rochelle a de son côté le privilège d’accueillir en son sein une protagoniste animée par sa soif d’inclusion et d’accessibilité. Qui de mieux placée pour nous éclairer sur cette captivante thématique ?
Regard sur une formatrice empreinte de solidarité.
Depuis maintenant quelques mois, Sonia est la référente du BTS Communication de l’école. Un rôle qu’elle a accepté d’incarner sans une once d’hésitation. Elle recule rarement, surtout quand il s’agit d’ajouter une corde supplémentaire à son arc. Robin des bois au féminin ? Pour le côté « grand cœur » et défenseur d’une cause noble, cela ne fait aucun doute.
D'ailleurs, même quand il est question de se livrer, elle n’est pas avare en générosité.
Commençons par un petit laïus sur toi, qui tu es et la raison de ta sensibilisation
Je suis la maman de deux enfants. Louis a 23 ans, il est étudiant en école supérieure de comédien. Ambre aura 19 ans dans quelques jours. Tous les deux sont des geeks, normal puisque maman est accrochée à son téléphone et son ordi qui font partie de la famille… Ambre est autiste avec un trouble du développement intellectuel et son école à elle, c’est un Institut spécialisé qu’on appelle IME (Institut médico-éducatif). Pour elle, le numérique est l’outil qui aide dans les apprentissages de son autonomie et la communication.
Comment se traduit ton engagement ?
Je suis engagée comme bénévole dans la vie associative depuis 10 ans. J’ai été présidente de l’Unapei 17 pendant 6 ans, une association parentale qui gère des établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap intellectuel en Charente-Maritime. Ça représente 860 personnes enfants, adultes et seniors, 400 professionnels et concerne près de 800 familles. Aujourd’hui, je suis vice-présidente régionale et vice-présidente nationale. Je suis porte-parole nationale sur le sujet de l’éducation et la scolarisation des élèves en situation de handicap. Je suis une maman militante pour qui la communication, le numérique, le handicap et la formation sont des sujets qui prennent une grande place dans mon quotidien. J’ai donc plusieurs casquettes professionnelles : graphiste, formatrice en communication mais également dans le secteur du handicap puisque j’ai repris des études il y a 2 ans pour obtenir une certification au CNAM de Paris.
Et alors, selon toi, qu’est-ce que la transition numérique peut apporter pour l’emploi des personnes en situation de handicap ?
Ce que j’essaie de transmettre en tant que formatrice, est que le travail des professionnels de l’information et la communication vise à rendre les messages accessibles à son public pour atteindre son objectif. Le numérique est un formidable outil, un levier d’accessibilité qui lui aussi doit être accessible pour être pertinent et efficace. Pour les personnes en situation de handicap, c’est un levier d’émancipation : le travail à distance, l’accès et la facilitation des apprentissages, les aménagements de postes, le séquençage des tâches, l’organisation, le repérage du temps et dans l’espace, l’aide à la formation et aux apprentissages, l’accompagnement à l’employabilité… le numérique intervient pour rendre l’environnement accessible à tous. Cette semaine de sensibilisation permet de changer les regards et d’ouvrir sur le champ des possibles. Bien sûr, le premier levier d’accessibilité c’est aussi et surtout nous, vous, la société.
En tant qu'acteur de l'enseignement supérieur, il va de soi que l'ISME se doit de sensibiliser, informer et agir sur des sujets essentiels. L'inclusion se place évidemment en tête de liste. Sonia en fait son combat depuis maintenant quelques années ; l'école elle aussi se met en ordre de marche au travers d'un dispositif dédié. Son objectif n'est autre que de faciliter l'insertion professionnelle... de tous, sans distinction aucune, en adaptant et en individualisant. Un engagement qui ne peut qu'être soutenu par celle qui sillonne les plateaux de télévision pour défendre publiquement l’éducation des élèves en situation de handicap.
Par Louise Garro
Chargée de communication