Victor, étudiant en BAC+5 Manager de la Stratégie d’Entreprise, nous parle de sa passion pour l’arbitrage
- Comment as-tu eu l’idée de commencer l’arbitrage ?
Voilà 7 ans que cette aventure a commencé. J’avais 15 ans et mon lycée proposait une formation d’arbitre de football officiel. Après 4 mois de formation, j’obtiens mon diplôme et en Septembre 2012, je siffle mon premier match en U17 Départemental. Je suis tout de suite piqué par le virus de l’arbitrage. Cette pratique permet d’affronter sa timidité, de s’affirmer face à des situations parfois difficiles à gérer quand on a 15 ans comme des gestions de conflits dans un match.
- Depuis combien de temps es-tu arbitre amateur en Nationale 3 ?
J’ai commencé ma toute première saison en qualité d’arbitre de Régional 1 en septembre et je suis récemment passé arbitre de Nationale 3 ! C’est une réelle fierté de pouvoir diriger des rencontres de ce niveau. C’est une fierté mais également une responsabilité. Il est nécessaire de préparer ses matchs en amont (connaître les équipes, entraînements hebdomadaires, prendre contact avec ses assistants et délégués du match, …) mais également de s’auto-critiquer après la rencontre.
Se remettre en question après un match est essentiel pour pouvoir s’améliorer et progresser dans sa gestion de match.
Nous sommes observés et évalués plusieurs fois par an. Comme les équipes de football, nous pouvons être promus, maintenus ou rétrogradés à la fin de saison.
- Comment te prépares-tu physiquement aux matchs ?
Il faut savoir qu’un arbitre de football court en moyenne 11 à 13km par match. Il est nécessaire d’avoir une condition physique optimale pour répondre à l’engagement d’un match de football. Au travers des séances du préparateur physique de la Ligue de Football des Pays-de-la-Loire, Yvonnick Simon, je m’entraîne 3 à 4 fois par semaine. Les séances sont variées. Le lundi est généralement une séance de récupération après le match du week-end et le mardi est centré sur le renforcement musculaire.
La grosse séance de la semaine est le mercredi, c’est le cœur de l’entraînement d’un arbitre, l’aérobie ou l’endurance. Des exercices de courses en fractionnées sont nécessaires pour suivre de la meilleure façon le jeu. Le jeudi est un jour de repos…
Le vendredi c’est ma quatrième et dernière séance de la semaine avec un travail sur la vitesse et l’explosivité. Voilà ! Je suis prêt physiquement pour diriger mon match du week-end, soit le samedi soir soit le dimanche après-midi.
Au-delà de l’entraînements, il est nécessaire d’être exigent sur l’alimentation et le sommeil également.
- Que t’apporte l’arbitrage ?
L’apport personnel est considérable. Nous pouvons même faire un parallèle au milieu professionnel. Nous partirons d’un constat. Un match de football dure 90 minutes. Durant ces 90 minutes, l’arbitre central prend en moyenne une centaine de décisions. Cela va de la simple rentrée de touche, du corner jusqu’au pénalty voire jusqu’au fameux carton rouge. Sur l’ensemble de ses décisions, l’arbitre a un taux d’erreur de décision de 2% à 3%. C’est donc 2 voire 3 fausses décisions sur une centaine ! C’est minime.
Pourtant si l’erreur intervient sur un pénalty ou un carton, tout le monde ne se souviendra que de cette unique erreur et non de toutes les autres qui étaient correctes.
C’est une remise en question perpétuelle que nous apporte l’arbitrage. Même durant un match on peut se remettre en question : « J’ai pris une bonne décision, je me remets en question pour ensuite prendre une nouvelle bonne décision ». À l’inverse, « J’ai conscience d’avoir fait une erreur dans un match, je me remets en question pour ensuite prendre une bonne décision ». C’est la notion de résilience dont nous parlons souvent.
La seconde notion développée dans la pratique de l’arbitrage est la gestion de l’humain. Le fameux management ! Gérer les frustrations, les conflits, les énervements, c’est un pan complet des compétences de l’arbitre. Elles peuvent être innées chez l’arbitre mais elles s’affinent avec l’expérience.
L’arbitrage me permet d’être acteur de mon sport. Je suis un passionné de football. Pour autant, j’ai rangé mes gants de gardien pour adopter le sifflet. Je suis au service de mon sport mais d’une autre manière. Grâce à l’arbitrage, je me suis fait de très bons amis. Nous sommes solidaires et à l’écoute entre nous. C’est ce qui est magnifique dans l’arbitrage, c’est qu’il y a des origines sociales tellement diverses mais pour autant une chose nous réunit, être arbitre.
- Quelles qualités, selon toi, faut-il pour exceller dans ce sport ?
Pour moi exceller dans l’arbitrage, c’est prendre du plaisir et cela à tout niveau ! Que l’on soit arbitre de Division 3 District ou Arbitre de haut niveau, c’est l’élément essentiel : le PLAISIR.
Des qualités nous permettent ensuite en match de répondre aux exigences de nos niveaux. Il est sûr que l’arbitre doit être un bon communicant. Il doit savoir utiliser les bons mots au bon moment. Lorsque la frustration apparaît, il doit accompagner les joueurs. On associe souvent les mots « arbitre » et « sanction ». Nous sommes surtout des facilitateurs, des accompagnateurs et des régulateurs du jeu.
Les qualités physiques sont indéniables (voir ci-dessus). C’est beaucoup de temps consacré en-dehors des études et du travail.
L’arbitre doit avoir une posture calme et maîtriser ses émotions. Dans des moments où l’adrénaline peut être élevée du fait des circonstances du match, nous devons maîtriser nos émotions et garder notre pleine lucidité.
- Quelles sont les évolutions possibles pour toi en tant qu’arbitre ?
En tant qu’arbitre de Nationale 3, l’échelon au-dessus est la Nationale 2. Afin d’être classé, nous sommes observés et notés. Les notes permettent de réaliser un classement de fin de saison. Ainsi, les premiers montent et les derniers descendent.
Pour accéder au niveau national ou fédéral soit la Nationale 2, il faut être présenté par sa Ligue Régionale à la Fédération Française de Football. Lorsque l’on est présenté, on passe un concours écrit sur les Lois du jeu ainsi que des tests physiques. Si l’on réussit le concours et les tests physiques nous sommes observés durant nos matchs à quatre reprises pour valider notre accession au niveau fédéral. Cela se passe sur une saison complète.
À titre personnel, pour le moment, l’objectif est de découvrir la Nationale 3 et surtout de travailler la théorie des lois du jeu pour parfaire mon niveau. Il faut sans cesse travailler, travailler et travailler et se remettre en question pour être performant sur le terrain mais aussi à l’écrit car les lois du jeu évoluent.
En espérant avoir pu partager ma passion à l’ensemble de l’école voir au-delà !
Merci Victor !
Par Claire Perchet
Chargée de communication